Grégoire, une fugue
pour donner l'alerte
Grégoire est étudiant
en IUT, il raconte son année de première au lycée.
Je n’étais pas très
bien intégré dans ma classe. J’avais des résultats
qui n’étaient pas très bons et la classe, en
revanche, était d’un bon niveau. Au lieu d’aider
les élèves en difficulté, il y avait un groupe qui
avait entrepris de les enfoncer systématiquement.
On me faisait tout le temps des remarques sur mes
notes, on me disait que j’avais rien à faire ici
et que de toute façon j’allais me planter quoi que
je fasse.
|
|
Un jour j’ai
complètement loupé un contrôle. J’ai dû avoir
quatre ou cinq. Ma copie a fait tout le tour de la
classe et le soir pareil à l’internat. Il y a eu
aussi une tirelire qui circulait en cours avec
marqué dessus : ayez pitié de lui, faites un don.
Et puis, c’était des moqueries, en cours de temps
en temps et à l’internat tout le temps.
C’était surtout un groupe de trois internes qui se
moquait de moi et particulièrement un d’entre eux.
Il avait de bons résultats et une forte
personnalité. Il s’était rapidement imposé comme
un meneur. Il était délégué et tout le monde le
suivait. Il avait beaucoup d’influence, sur tout
le monde.
J’ai redoublé ma première. En classe c’était
beaucoup mieux. Je n’avais plus de soucis, ce
n’était plus les mêmes élèves. Mais à l’internat,
les meneurs étaient toujours là et ils ne me
lâchaient pas. J’étais réveillé au milieu de la
nuit par un groupe qui rentrait dans ma chambre et
renversait mon lit. Des fois je retrouvais du pain
dans mes draps, ou alors ils savonnaient le sol au
pied de mon lit pour que je me casse la figure.
A partir d’un certain moment, je n’ai plus eu
qu’une idée : quitter le lycée. En fait, j’ai
tenté de faire une sorte de fugue. Mon père, à
l’époque, travaillait dans le Sud-ouest de la
France. Je m’étais mis en tête de partir le
rejoindre en train un lundi matin. J’espérais
qu’il me mettrait dans un lycée à Toulouse.
J’avais tout calculé mais la veille du jour où je
devais partir, je me suis aperçu que j’avais perdu
l’argent que j’avais mis de côté pour le voyage.
Alors j’ai craqué et j’ai finalement tout dit à ma
mère : ce qui se passait au lycée et ce que je
voulais faire.
|
|
|